CES ENDORPHINES QUI FONT RIRE.

Ressentir de la joie, du plaisir, remplir son quotidien de petits bonheurs simples : c’est tout simplement essentiel à la vie. Or, ce n’est pas parce que la vie en entreprise demande toujours plus d’engagement que les salariés ne devraient plus avoir de moments de plaisir.
Se faire plaisir : le moteur de la vie. Le cerveau et la moelle épinière peuvent sécréter des dérivés morphiniques : les endorphines. Les moments de bonheur et de plaisir, aussi brefs soient-ils, favorisent leur sécrétion.
Les sportifs le savent bien : les endorphines ont la propriété d’atténuer l’anxiété et d’améliorer le sommeil et de procurer un sentiment de bien-être. Tout ce qui contribue au bien-être améliorerait par ailleurs les connexions entre les neurones et les récepteurs des neuromédiateurs, bien-être en entreprise participant activement à la productivité, la créativité ainsi qu’aux capacités d’apprentissage.
C’est aussi ce que procure le rire avec, comme instrument déclencheur possible, l’improvisation théâtrale. Ses exercices mobilisent des zones, des facultés cognitives et des possibilités du cerveau telles que le sens de l’abstraction, l’imaginaire, favorisent l’écoute, l’acceptation de soi, des autres sans imposer de courir 20 kms sur le bitume, et créent des petits bonheurs différents, des petits bonheurs bien présents qui peuvent fédérer une équipe de travail, un bureau.
Environnement joyeux, ambiance au beau fixe, collègues détendus partageant le même sens de la mission : utopie ?
Juste une possibilité. Ce qui compte dans l’improvisation théâtrale et l’application qu’elle peut trouver dans le milieu professionnel, c’est l’atmosphère bienveillante et l’expression libre qu’elle implique, c’est le plaisir de faire et non la recherche de la performance.
La personne stressée, réservée, en manque d’expression ne s’interdit plus quoi que ce soit au nom de la raison ou de la crainte d’être jugée. Débarrassée de ces filtres, elle se laisse davantage guider par son instinct et par sa spontanéité. Elle devient encore plus sensible à la bonne humeur de son entourage et à une atmosphère joyeuse dans son lieu de travail : elle peut même se mettre à rire, juste parce qu’elle entend rire autour d’elle. La gaité devient communicative et source de plaisir et l’entreprise, un lieu de rencontres, de création non de conflits, de stress négatif.
Question de choix : ateliers de rigolade bienveillante ou cocktail anxiolytiques + antidépresseurs + arrêt maladie ?
Bien sûr, le problème ne se pose pas en termes aussi manichéens, cependant, à l’heure des bilans sociaux et de l’évaluation de leur impact financier, ce serait bien dommage de se passer de l’improvisation, non ?